POURQUOI MON ATTACHEMENT A L’ITALIE

POURQUOI MON ATTACHEMENT A L’ITALIE

   L’Italie m’inspire depuis toujours. Le cinéma d’abord avec des films comme la strada, le voleur de bicyclette , une journée particulière , a bouleversé l’adolescente que j’étais et est à l’origine de mes engagements politiques,sociaux et féministes…Mes déambulations à Rome, Florence,Venise et beaucoup d’autres villes m’ont permis de découvrir l’architecture, la peinture et la sculpture…
Beaucoup de souvenirs y sont associés tels des petits déjeuners sur le toit d’un hôtel près de la place d’Espagne à Rome, l’émerveillement partagé avec des élèves en sortant de la gare face au grand canal à Venise un matin de février pendant le carnaval.
Et vient enfin la musique,plus particulièrement l’opéra , source de grandes émotions et de joie…Très sensible à la musicalité de la langue italienne, j’ai souhaité apprendre l’italien.
Puis naturellement au fil du temps , jai eu l’opportunité d’adhérer à des associations culturelles comme « les amis de Vicenza » et à m’y impliquer pour mon plus grand bonheur…

Evelyne     

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   Buongiorno!
Mon histoire est simple, je suis née dans la belle province de Vicenza ,un peu plus haut vers le nord , dans un petit village qui s’appelle LUSIANA entre Venise e Cortina D’Ampezzo .
J’aime ce nord d’Italie et cette région , Annecy par ses montagnes me rappelle tous les jours ma ville natale.
Voila pourquoi j’aime ces deux pays!

Angelina     

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   Pourquoi l’Italie ?

Pour un été à Cesenatico au son de Non ho l’Eta, de Gigliola Cinquetti.
Pour cet incessant bricolage de génie entre l’Italie et la France, dont le vol de la Joconde en 1911 par Vincenzo Peruggia est un épisode à la fois comique et glorieux. Le voleur, simple ouvrier, n’a pas été retrouvé parce qu’on recherchait un riche collectionneur ou bien un « cerveau ». Il a fallu attendre que Vincenzo se trahisse.
Plus important : il n’y a jamais eu autant de visiteurs au Louvre que pour voir le mur vide où avait été accroché le tableau qui, par son absence, est devenu le plus célèbre du monde ; un mythe qui pose la question de l’art.
Quant à Vincenzo Peruggia, il est mort en Haute-Savoie.
Une dernière raison d’aimer l’Italie ? Les spaghetti alle vongole. Et une toute toute dernière raison : mes 50% de sang corse rendent hommage à Napoléon Buonaparte, le plus célèbre des Italiens.

Paul     

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   Je suis née en France de père italien et de mère française, mes racines me tirent plus vers l’ Italie.
J’ adore le pays, les gens et la langue que je ne pratique pas couramment mais je me débrouille ! Ayant de la famille à Rome, j’ y vais chaque année ,voire plus!
En janvier 2019 je suis partie 2 mois au fin fond de la Calabre (Melito di Porto Salvo)
et j’apprécie ce climat sain, la gentillesse et la simplicité des gens.
Malheureusement le covid freine mais j’aimerais partir en Sicile, tout en bas aussi!
Je suis heureuse d avoir rencontré votre association, pleine de projets et avec des gens sympathiques!
Merci amis de Vincenza et viva l’Italia!

Liliane     

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   Gentili amici di Vicenza.
A votre sympathique demande, je vous décris, en quelques mots « la chose  » .
En 26ans de séjour romain,(1962-1988) ,je n’ai pas « fait » ‘l Italie, comme on dit ,mais c’est l Italie qui m’a faite : mieux dans mes défauts, attendant..plus des génies régionaux que d’un Etat-providence poussif (c’est moi qui souligne !!!).
Prodigieuses promenades, contacts, la coraggiosa allegria des Italiens et…Vicenza ,si capisce…
Les idées passant de tout temps par l’ART. Le mieux serait d’en parler ensemble, se ve lo dice il cuore…

Con l’affetto e la stima di Françoise 

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     Mon attachement à l’Italie a débuté dès mon adolescence au coeur de la France profonde. C’est l’attirance pour la langue qui m’a amenée à choisir l’italien en 1ère langue au lycée. Attirance pour les sonorités ,le rythme …entendre parler italien m’emmenait au pays du soleil et des paysages merveilleux.
En 2nde, à ce plaisir d’apprendre l’italien, s’est ajouté le plaisir d’avoir un jeune prof. beau ,drôle et sympathique ….
Toute la classe s’est défoncée pour qu’il réussisse son inspection(qu’il devait « subir » dans notre classe) et qu’il obtienne la dernière épreuve du CAPES .
Le lendemain il nous annonçait qu’il avait réussi et qu’il allait fêter çà avec ses potes;
Et voilà que le drame est arrivé
Vivant dans une petite chambre de bonne …il est décédé la nuit même avec 2 amis intoxiqués au monoxyde de carbone.
A 15 ans çà marque …
A partir de là j’ai voulu être prof d’italien. J’ai enseigné quelques années, n’ai jamais passé le CAPES mais cet amour de l’Italie et de l’italien ne m’a jamais quitté !

Annie     

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   L’ITALIE et moi.
(évocation préhistorique)
En 1940, Mussolini faisait chanter aux jeunes Italiens enthousiastes : « Giovinezza, giovinezza, primavera di bellezza ». Mes voisins étaient italiens. Je les regardais de haut, racisme ordinaire aidant : Teresa Berton, Roland Baraldi et tous les « mangiamacaroni » de cette vallée d’immigration. Et puis nous avons été occupés par des Alpini débonnaires, qui déambulaient dans nos rues et sifflaient les filles. On se moquait d’eux, on criait à leur passage « piuma al cappello » avant de courir nous abriter derrière le mur d’une cour voisine .
L’eau a coulé sous les ponts de la Romanche .
Je suis entrée en sixième dans un pensionnat religieux de la Tronche, celui où était entrée deux ans plus tôt, une de mes cousines.
En 6ème, on étudiait l’anglais, en 4ème l’italien. Sans discussion. Après 2 ans, je ne savais pas dire grand’chose, ni dans une langue, ni dans l’autre. Nos professeurs de langues portaient des noms qui les destinaient à l’enseignement de leur langue d’origine… Pour Mademoiselle Arrigoni . je bafouillais « sono una ragazza, sono francese (ou francesa souvent), parlo italiano ». Mon œil !
Entrée en seconde au Lycée Stendhal, seule nouvelle dans une classe déjà constituée en 3ème, je fus aussitôt remise à ma place : il y avait des accents toniques en italien , en ne se dit pas AN mais è + n. Imaginez la première interrogation orale. Il s’agissait de réciter un poème italien. Je le savais par cœur, mais toutes les élèves pouffaient en m’entendant « O Valantinò, vestitò di nuovò… ». Pauvre Pascoli ! Mademoiselle Lafont, elle, ne broncha pas. Simplement, mine de rien, à la fin du cours, elle passa près de moi et s’arrêta.
Moins de deux ans plus tard, 1950 : Année Sainte. Des voyages, des pèlerinages pour Rome sont organisés à partir de Grenoble. Une dame bienveillante m’offre, pourvu que je tienne compagnie à sa fille, le voyage d’une semaine à Rome organisé par un journal local. Voyage en bus, sans autoroutes ni tunnels sous les Alpes. Première halte à Gênes. Surprise !! je comprends les gens qui s’adressent à moi, ils me comprennent et je parle, je parle, j’aime parler, j’aime l’italien, les italiens, l’Italie. Ce voyage, à travers un pays souvent encore en ruine, où fleurissent encore sur des murs les « Viva il Duce » qu’on n’a pas eu le temps d’effacer. Se promener au petit matin dans le forum désert, ouvert à tous, même à l’exhibitionniste que je repérais à temps pour en éviter la rencontre. Tout était un émerveillement. Même Pie XII sur sa « sedia gestatoria ». Retour par Bologne où un serveur se penchait vers ma voisine pour la servir en murmurant « Fanciulla divina, un pezzettino di dolce ?».
A partir de là, je n’ai plus eu qu’un but : « l’Italie, la langue italienne, les italiens, les chansons, le cinéma, l’art italien ». Jusqu’à l’agrégation, combien de séjours, combien de rencontres ? Et après, combien d’heures de cours, combien d’élèves, combien de voyages ?
Jusqu’à ce jour où, au printemps 1989, à la fin d’un séjour à Vicenza en famille, au moment de quitter la cité de Palladio qui nous avait séduits ( c’était une des rares villes d’Italie que nous ne connaissions pas du tout encore), poussée par une inspiration du ciel sans doute, je suis entrée à l’office de tourisme pour demander si Vicenza était jumelée avec une ville française…
La suite, c’est, 6 ans plus tard, le jumelage enfin abouti, c’est l’ARIA, ce sont « gli amici di Annecy », « les amis de Vicenza ».
Ce sont ces lignes que j’écris aujourd’hui pour dire à ceux qui les liront peut-être : « Je vous souhaite de vivre une passion comme la mienne, pour une idée, pour un pays, pour une langue ou pour quelque chose qui deviendra peu à peu essentiel pour vous . Vivez-en, cherchez à transmettre à d’autres ce que vous savez, ce que vous aimez. Vous aurez des déceptions certes, mais aussi de grands bonheurs ! »
Aujourd’hui, je n’ai que peu de regrets, pas de remords.
Tout est bien !
A d’autres de jouer ! Mieux ou autrement !

Jacqueline TOUVIER     

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